Les médecins et les sulfites

Mon livre n’existerait pas si les médecins s’occupaient efficacement du problème des sulfites. Mais, c’est loin d’être le cas.

Je fais des recherches sur les sulfites depuis plus de dix ans. Des années pendant lesquelles j’ai rencontré des dizaines de médecins et posé beaucoup de questions à propos des sulfites, porté par cette intime conviction que quelque chose n’allait pas. Mes questions sont restées pour la grande majorité sans réponse.

Je m’attendais par exemple à pouvoir faire des tests d’allergie afin d’en avoir le cœur net. Mais, tous les médecins généralistes, Orl et allergologues que je rencontrais étaient catégoriques : il n’y a pas de test d’allergie pour les sulfites ! En réalité, c’est tout à fait possible de faire des tests, j’en parle plus tard en détails, et ces médecins étaient tout simplement ignorants !

Je pensais aussi recevoir des indications claires et pratiques pour éviter les sulfites dans mon alimentation. Lors de mes consultations avec un allergologue, je suis particulièrement déçu : il me conseille le Cercle d’Investigations Cliniques et Biologiques en Allergologie Alimentaire (CICBAA) où, me dit-il, les allergologues mettent en commun leurs connaissances à disposition du grand public pour toute une série d’allergies alimentaires.

Le CICBAA est une association créée le 7 juillet 1993. Elle a pour premier but d’animer une recherche clinique et de participer activement à une recherche fondamentale en allergologie alimentaire, en partenariat avec des chimistes, des immunologistes et des allergologues. Belle promesse et bel espoir : voilà enfin quelque chose pour m’aider.

Je m’attends a trouver une description claire des dangers des sulfites, et la liste des aliments à éviter. Mais, quelle déception ! Les informations disponibles sur les régimes d’évictions des sulfites sont très insuffisantes. Il n’y a franchement pas grand chose. Les raisons pour lesquelles les sulfites peuvent être présent dans un aliment ne sont pas du tout expliquées, et les informations sur les aliments à éviter ne sont ni claires ni même toujours cohérentes. Si c’est çà la mise en commun des connaissances des allergologues de France à propos des sulfites, soit ils ne connaissent pas grand chose au sujet, soit ils ne collaborent pas beaucoup entre eux, voire même les deux !

Apres ces déceptions, j’ai fini par comprendre un peu mieux la situation.

La France est très en retard par rapport aux USA et au Canada. Dans les années 1980, une série de décès liés à l’utilisation massive des sulfites dans les self-services de crudités a servi de déclencheur. Les sulfites ont été identifiés comme un véritable danger mortel à forte dose. Ils ont été interdits sur les fruits et légumes frais.  L’étiquetage est devenue obligatoire pour informer les consommateurs allergiques. Les autorités sanitaires publient régulièrement des alertes sur des cas de sulfites non déclarés ou sur les doses dépassées.

A la décharge des médecins, les sulfites posent essentiellement des problèmes d’intolérances qui sont beaucoup plus difficiles à identifier, à comprendre et à traiter que les allergies. L’allergologie est un sujet déjà particulièrement compliqué. Mais, dès lors que l’on est dans le domaine de l’intolérance avec les effets retards, les effets de seuils et d’accumulation, et les réactions à long terme, c’est encore plus compliqué. Les médecins semblent avoir beaucoup de difficultés à comprendre et diagnostiquer les intolérances aux sulfites, et à nous dire clairement à nous, les patients, qu’ils n’y comprennent pas forcément grand chose.

Les médecins s’appuient sur les recommandations des experts scientifiques qui autorisent la mise sur le marché des additifs alimentaires. Ces experts en toxicologie s’occupent de la santé de la population dans son ensemble. Si 98 % de la population n’a pas de problème avec un additif, il sera déclaré sans danger, et ces experts auront la satisfaction d’avoir bien fait leur travail. Mais, pour les 2 % restants, et bien ce n’est pas leur problème. Quand on se penche sur les études de toxicité sur lesquelles ces experts s’appuient pour déclarer un produit sans danger, il y a de quoi être inquiet. En cosmétique, les tests qui permettent de déclarer les sulfites inoffensifs et que des millions de personnes en utilisent tous les jours sont fait sur quelques dizaines de rats et de lapins. Ca donne la chair de poule !

Les médecins ont une vision trop simpliste de l’industrie alimentaire. Ils ne comprennent pas que les lois et les règles ne nous protègent pas autant qu’on le pense, que les contournements sont plutôt fréquents, et que des sulfites sont souvent là où ils ne devraient pas être. Les industriels jouent avec les lois et notamment celle qui règlemente les auxiliaires technologiques, et les médecins ignorent tout de ces sulfites non déclarés.

Pour ce qui est des médicaments, les médecins s’intéressent uniquement à leurs principes actifs avec lesquels ils nous soignent, mais ils n’ont aucun intérêt pour les excipients, c’est à dire les additifs, comme les sulfites alors qu’ils peuvent nous poser de nombreux problèmes.

J’en conclus que si les allergologues sont en mesure de nous aider à faire le bon diagnostic si nous sommes allergique aux sulfites, ils sont vite dépassés si nous sommes intolérants. Dans les deux cas, ils sont complètement démunis pour nous donner des outils et des recommandations pratiques pour nous permettre de réussir à éliminer les sulfites.

Si vous voulez trouver la solution à vos problèmes, vous ne devez pas compter que sur les médecins, vous devez vous prendre en main.

Mon livre est là pour vous aider à réussir.

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