Du vin sans sulfites, ça existe !

Vous savez bien sûr que le vin contient des sulfites, et c’est probablement en buvant du vin que vous vous êtes rendu compte que vous réagissiez mal aux sulfites.

Si vous cherchez à éviter sulfites pour retrouver la santé, j’ai deux nouvelles à vous annoncer, une bonne, et une mauvaise.

La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas besoin de vous priver de boire du vin. Je vais vous expliquer comment faire pour trouver du vin sans sulfites ou presque, et pour filtrer efficacement les sulfites d’une bonne bouteille.

La mauvaise nouvelle, c’est que boire du vin ‘sans sulfites’ ou même ne plus boire de vin du tout ne suffit pas pour retrouver la santé. Pourquoi ? Et bien, en France, les professionnels du vin monopolisent tellement la parole sur les sulfites pour défendre leurs produits et leur business que l’on finit par penser que les sulfites sont seulement un problème dans le vin. En réalité, les sulfites sont cachés dans beaucoup d’autres aliments, dans des boissons, dans des cosmétiques, et même dans des médicaments. Ces sulfites que vous consommez chaque jour sans le savoir et qui vous intoxiquent sont plus difficiles a éviter que les sulfites dans le vin dont tout le monde parle.

Vous avez donc raison de chercher du vin sans sulfites et je vais maintenant vous expliquer en détail comment les sulfites se retrouvent dans le vin, comment trouver du vin vraiment sans sulfites ou presque, et comment filtrer les sulfites d’une bouteille. Mais, si vous voulez vraiment réussir à retrouver la santé, vous allez aussi devoir éliminer les autres sources de sulfites. Mon livre “Maladies Chroniques et Allergies aux Sulfites” est là pour vous aider à réussir.

Mais, revenons au vin pour le moment. Au tout début de mes recherches sur les sulfites, c’était avant la loi de 2005 sur l’affichage obligatoire “contient des sulfites” sur les bouteilles, je me suis retrouvé dans un restaurant à Bordeaux. J’ai demandé au serveur de me recommander du vin sans sulfites, mais, il n’a pas compris ma question, et il a appelé le patron du restaurant qui est venu à la table. Je lui ai répété ma demande, et il m’a répondu d’un ton hautain “Mais, Monsieur, il n’y a aucun produit chimique dans le vin, c’est entièrement naturel” !

Les choses ont quand même bien changé, et le journal l’Express sortait en août 2012 un article intitulé “Un million d’amateurs de vin en surdose de sulfites”. Dans cet article, nous pouvions lire :

“Les statistiques établies par l’INSEE pointent que, parmi les 40 millions de Français consommant de l’alcool régulièrement, plus d’un million de Français est aujourd’hui en surdose de sulfite à cause de son penchant pour les bons crus. Ces derniers représentent, en effet, environ 70 % de nos apports journaliers en sulfites.”

Le célèbre designer Philippe Stark a parlé des sulfites dans un article du Monde publié en décembre 2016 :

“J’ai découvert le problème des sulfites par hasard. Je l’ai compris sur un de mes lieux de travail, qui se trouve à Formentera, dans les Baléares. Il y a un restaurant que j’aime beaucoup sur l’île, le Can Carlos. Le patron, Francescino, nous servait chaque soir des vins extraordinaires, mais le lendemain, j’étais dans l’impossibilité de travailler. J’avais le cerveau bloqué devant ma page. Quelqu’un m’a alors expliqué que je devais essayer les vins sans sulfites. Je l’ai fait et j’ai constaté l’extraordinaire différence de rendement dans mon travail. Je me suis aperçu que la “barre” du lendemain ne vient pas principalement de l’alcool, mais des sulfites.”

Les sulfites dans le vin

Je vais commencer par vous expliquer à quoi servent des sulfites dans la fabrication du vin afin de vous aider à comprendre pourquoi les doses seront plus ou moins fortes selon le type de vin.

Les sulfites ont quatre rôles clefs :

  • Conservateur : ils protègent le vin de l’oxydation en se combinant à l’oxygène.

  • Antiseptique et antifongique : ils contrôlent la fermentation alcoolique en bloquant le développement des bactéries et de certaines levures. Ils désinfectent les barriques et le matériel en tuant les champignons et les moisissures.

  • Stabilisant et contrôlant : ils favorisent les levures les plus efficaces pour la fermentation alcoolique en bloquant les autres.

  • Dissolvant et clarifiant : ils accélèrent la décomposition du raisin et la libération des tannins et des arômes. Ils clarifient le vin en précipitant certains composants comme les polyphénols.

Pour ces raisons, les sulfites sont utilisés à de nombreuses étapes de la fabrication du vin :

  • Lors de la désinfection des barriques : le vigneron brûle des mèches de soufre dans les barriques et le dioxyde de soufre qui se dégage pénètre dans le bois. Lorsque le vin est versé dans la barrique, le dioxyde de soufre revient dans le vin et se transforme en acide sulfureux, qui se transforme à son tour en sulfites. Les vignerons connaissent parfaitement ces réactions chimiques, et ils savent très bien qu’ils nous embrouillent quand ils parlent du soufre à la place des sulfites.

  • Lors de la vendange : les différentes manipulations du raisin peuvent faire éclater les grains, en particulier si la vendange est mécanique. Le sucre du raisin qui entre en contact avec l’oxygène de l’air risque de faire démarrer une fermentation alcoolique qui n’est pas souhaitable. Pour l’éviter, le vigneron asperge le raisin de sulfites.

  • Pendant la fermentation alcoolique : si celle-ci sort des critères souhaités.

  • À la fin de la fermentation alcoolique : pour contrôler la fermentation malolactique.

  • Dans le cas particulier du mutage : cette étape a pour objectif de conserver des sucres résiduels pour fabriquer les vins doux ou liquoreux. Le vigneron utilise les sulfites pour stopper la fermentation avant qu’elle ne transforme tous les sucres en alcool.

  • Lors des soutirages à l’air : cette étape consiste a transférer le vin de barrique en barrique pendant son élevage. Il entre alors en contact avec l’oxygène de l'air et le vigneron ajoute des sulfites pour éviter l’oxydation.

  • Juste avant la mise en bouteille : pour stabiliser le vin pour le transport et la commercialisation.

Quand les vignerons sont entre professionnels, ils ne parlent plus seulement de soufre, ils deviennent bizarrement beaucoup plus précis. Dans leurs laboratoires, ils mesurent le taux de SO2 libre, de SO2 combiné, et de SO2 total. Le SO2 libre est composé de SO2, de bisulfite et de sulfite. C’est le plus actif dans le vin et le plus important pour le vigneron. Le SO2 combiné est composé de bisulfites qui se marient avec d’autres molécules possédant un groupe carbonylé. Il est majoritairement présent dans le vin sous forme d’acétaldéhyde bisulfite.

Pour nous, c’est la dose de SO2 total qui compte. Si le vin possède une teneur en SO2 supérieure à 10 mg/L, comme c’est le cas pour 99 % des bouteilles, la directive européenne de 2005 impose aux vignerons d’écrire sur l’étiquette “contient des sulfites”, “contains sulphites”, “contient du dioxyde de soufre” ou “contient de l’anhydride sulfureux”, accompagnée ou non des mentions E220 ou SO2. Toutes ces mentions veulent dire que nous devons faire très attention.

Par contre, si les vignerons mesurent très précisément la dose de sulfites dans leur vin pendant la fabrication, ils ne l’écrivent jamais sur l’étiquette, tout simplement parce que la loi ne les y oblige pas. Vous ne pouvez donc pas savoir si un vin qui “contient des sulfites” en contient 14 mg ou bien 340 mg par litre. C’est un vrai problème car la dose de sulfite fait toute la différence.

Les autres mentions comme “sans sulfites ajoutés”, “vin agriculture biologique”, “vin bio dynamique”, “Déméter” ou “vin naturel” sont intéressantes, mais, elles ne sont pas suffisantes pour choisir un vin contenant très peu de sulfites. Voilà pourquoi, nous allons approfondir le sujet.

Les sulfites et le business du vin

L’utilisation des sulfites dans le vin, c’est entre autres choses une histoire de gros sous. L’industrie du vin est en France le deuxième secteur d’activité à l’exportation après l’aéronautique et devant les parfums et les cosmétiques !

C’est donc une histoire de très gros sous, et, les dessous de l’affaire ne sont donc pas toujours faciles à comprendre pour nous consommateurs. Je vais tenter de vous expliquer tout ça.

Les vins de grandes marques, pardons, de grands châteaux comme on dit dans le métier, sont connues dans le monde entier, et sont devenues la propriété de grandes entreprises. Ces vins sont principalement vendus à des consommateurs Américains, Anglais et Chinois. Lorsqu’ils achètent une bouteille de vin Français de grande marque, ces consommateurs veulent reconnaitre le gout particulier d’un vin dans chaque bouteille et pour chaque millésime, bref, ils veulent un produit standardisé. Les grandes marques de vin se sont donc adaptées à leur clientèle, et produisent des vins avec un goût similaire à chaque millésime, quelle que soit la météo et les caprices de la nature. Certaines vont même jusqu’à éliminer les levures naturelles pour les remplacer par des levures exogènes (ou ajoutées) afin d’obtenir un vin constant d’une année sur l’autre. Ces bouteilles sont ensuite expédiées aux quatre coins du monde et passent donc pas mal de temps dans des camions, des avions, des entrepôts de logistique et leur conservation pendant ce transport est donc un problème. La solution, elle est simple, c’est l’utilisation des sulfites à de nombreuses étapes de la fabrication de ces vins.

À l’opposé, il y a les petits vins qui sont fabriqués par des artisans dont la philosophie est de laisser s’exprimer la nature et dont les vins changent de goût à chaque cuvée, en fonction de la météo et de la nature. Ils produisent leur vin en petites quantités et ils le vendent localement. Ces petits producteurs poursuivent souvent le but de limiter ou d’éliminer au maximum les produits chimiques, dont les sulfites.

Entre ces deux types de vin, vous l’avez compris, ce n’est pas du tout le même métier. D’un côté, nous avons des industriels du vin et de l’import-export qui sont obligés d’utiliser les sulfites en quantité, et de l’autre, des artisans vignerons qui font des vins les plus naturels possibles.

D’un autre côté, les consommateurs se sont intéressés de plus en plus à des produits authentiques et qui utilisent moins de produits chimiques, et ont acheté de plus en plus de de vins bio. Sous cette pression des consommateurs, les protagonistes du vin industriel se sont inquiétés pour leurs affaires, eux qui utilisent beaucoup les produits chimiques, dont les sulfites. Ils ont décidé de réagir pour défendre leurs affaires et ils se sont mis à communiquer sur les sulfites avec des gros moyens.

Ils nous ont expliqué qu’ils utilisaient surtout du soufre, que les Romains faisaient déjà la même chose il y a 2000 ans, et que c’était donc naturel. Ils nous ont expliqué que les sulfites étaient naturels, et que c’est le vin lui-même qui les fabriquait pendant la fermentation. Ils ont aussi essayé de nous convaincre que les vins sans sulfites étaient de mauvais vins. Pour des industriels qui ont tous les laboratoires d’analyse chimique, c’est indispensable pour produire du vin, tout cela ressemble surtout a un écran de fumée de communication qu’à la réalité. Certain, peut être moins démagogiques que les autres, nous ont dit qu’ils travaillaient très dur pour diminuer les doses de sulfites dans leurs produits.

Bref, tout ça pour vous dire que quand les industriels du vin, dont les œnologues qui travaillent dans cette industrie, vous parlent des sulfites, c’est avant tout de la communication et du marketing, et pas la vérité scientifique, et que leur but est de protéger leurs affaires, et pas votre santé.

De mon côté, mon livre “Maladies Chroniques et Allergies aux Sulfites” est là pour vous aider à retrouver la santé, pas pour être sympathique avec les industriels du vin. Nous allons en revenir aux faits, et nous allons parler en détails des doses de sulfites dans les différents types de vin. C’est important car un verre de vin conventionnels, bio, ou bio dynamiques peut facilement contenir 10 mg de sulfites, alors qu’un verre de certains vins naturels peut contenir seulement 1 mg, et cela fait toute la différence.

Le vin conventionnel

C’est la loi qui fixe les teneurs maximales en sulfites. Plus les vins sont blancs et sucrés, plus ils ont besoin de sulfites pour être fabriqués et stabilisés, et plus la loi autorise des teneurs maximales élevées. Les voici :

  • Vins rouges secs : 160 mg/L soit 32 mg pour un verre.

  • Vins doux naturels : 200 mg/L soit 40 mg pour un verre.

  • Vins blancs et rosés secs : 210 mg/L soit 42 mg pour un verre.

  • Vins mousseux et champagnisés : 210 mg/L soit 42 mg pour un verre.

  • Vins demi-secs : 260 mg/L soit 52 mg pour un verre.

  • Vins moelleux : 300 mg/L soit 60 mg pour un verre.

  • Vins liquoreux : 400 mg/L soit 80 mg pour un verre.

Ce sont bien sûr les doses maximales autorisées, et tous les vins n’en contiennent pas autant.

Que risquez-vous avec des vins faiblement dosés à 30 mg/L de sulfites ? Nous allons faire la comparaison avec à la dose journalière admissible (DJA) définie par l’organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dose maximale pour une personne normale de 65 Kg est de 45 mg de sulfites par jour. Alors, quels sont les résultats avec un vin faiblement dosés en sulfites à 30 mg/L ? Voici les résultats :

  • Un verre de 20 cl contient 6 mg, soit 13 % de la DJA.

  • Deux verres contiennent 12 mg, soit 26 % de la DJA.

  • Trois verres contiennent 18 mg, soir 40 % de la DJA.

Vous constatez donc que même avec un vin faiblement dosé en sulfites (près de 10 fois moins que le maximum autorisé par la loi), deux verres de vin suffisent à apporter 25% de la dose journalière maximum pour une personne normale. Si vous êtes une personne intolérante aux sulfites, votre dose journalière admissible est la moitié ou le dixième de la dose d'une personne normale. Le vin conventionnel est donc très risqué et il peut vous faire dépasser votre dose dès le premier verre.

Le vin sans soufre ou sans sulfites

Pendant vos recherches pour consommer moins de sulfites, vous pensez peut-être avoir trouvé la solution avec les vins “sans sulfites” ou “sans soufre”. En réalité, il faut parler de vins sans soufre ou sans sulfites “ajoutés”, et cette subtilité a beaucoup d’importance.

La plupart de ces vins portent à la fois la mention “sans sulfites ajoutés” qui est un argument marketing, et la mention “contient des sulfites” qui est une obligation légale. Vous pouvez être sur qu’ils contiennent plus de 10 mg/L de sulfites et que vous ne devez surtout pas les consommer.

D’après les industriels, ces vins seraient fabriqués grâce aux sulfites “naturels”. Ces vins conventionnels soi-disant “sans sulfites ajoutés” sont donnés pour des teneurs en sulfites “naturels” de l’ordre de 30 mg/L.

Le développement des levures lors de la fermentation s’accompagne effectivement d’une formation de composés soufrés plus ou moins volatils, à partir des acides aminés soufrés du raisin, voire des additifs soufrés tels que les pesticides.

Je ne suis ni chimiste, ni vigneron, mais je suis toujours un peu méfiant avec les histoires souvent trop belles des industriels du vin. J’ai donc fait des recherches et j’ai trouvé des vins naturels dont les teneurs en sulfites sont vérifiées par des laboratoires et publiées, et ils contiennent de 2 à 7 mg/L de sulfites. Je me demande alors comment la fermentation peut générer 3 mg/L de sulfites dans un cas, et 30 mg/L dans un autre.

La seule explication logique à cette différence, c’est que les termes “sans sulfites ajoutés” et “sulfites naturels” ne prennent pas en compte les sulfites apportés pendant brûlage des mèches de soufre dans les barriques, puisque le vigneron n’ajoute pas directement des sulfites, ou bien au moment du traitement des raisins avec des sulfites pendant la vendange, puisque ce n’est pas encore du vin.

Ces termes sont donc surtout des slogans marketing qui servent à endormir votre vigilance, mais ils n’ont aucune valeur pour vous aider à éviter les sulfites.

Le vin bio

Le bio, c’est très bien, mais cela ne vaut pas dire sans sulfites, ni pour le vin, ni pour les autres aliments.

La culture du raisin peut être conventionnelle, ou bio. Dans le cadre d’une culture conventionnelle, les herbicides, les engrais et les pesticides de synthèse contiennent des composés soufrés qui peuvent ensuite donner lieu à la présence de sulfites dans le vin.

La fabrication du vin peut être conventionnelle ou bio. Un vin “fabriqué à partir de raisin issu de l’agriculture biologique” peut utiliser des méthodes de vinification conventionnelles.

Avant 2012, le label AB Agriculture Biologique ne concernait que la culture du raisin. On parlait uniquement de vin “fabriqué à partir de raisin biologique” et le label ne fournissait aucune garantie concernant la fabrication.

Pour couvrir la fabrication du vin, les fédérations Vin Bio FNIVAB et Natures & Progrès ont structuré une charte et une certification privée pour des vins entièrement bio. Depuis 2012, le label AB Agriculture Biologique couvre la culture du raisin et la fabrication du vin.

La fabrication du vin bio limite le nombre et la quantité de produits chimiques qui peuvent être utilisés pendant la vinification et l’élevage du vin. Mais, nos ennemis les sulfites sont toujours autorisés, seule la dose maximale autorisée est diminuée de 30 à 50 mg/L par rapport à celle des vins conventionnels. Un vin rouge à 160 mg/L maximum en conventionnel sera donc à 110 mg/L maximum en bio. Cette quantité de sulfites est encore trop importante et les vins bio ne sont donc pas une solution non plus.

Le vin biodynamique

Ils obéissent à des règles plus contraignantes encore que les vins bio et sont certifiés par deux organismes :

  • Demeter créé en 1932 : il s’applique à toutes les activités agricoles faites en biodynamie et pas seulement à la production de vin. Il y a 287 domaines viticoles labellisés en France.

  • Biodyvin créé en 1995 : les domaines viticoles doivent être entièrement cultivés en biodynamie. Il regroupe 86 vignerons en Europe

À la base, la culture du raisin doit être biologique, comme pour les vins bio. C’est lors de la fabrication du vin que les ajouts de produits chimiques sont encore plus limités.

La teneur maximale en sulfites est cette fois réduite de 50 % par rapport aux vins conventionnels. Un vin rouge à 160 mg/L maximum en conventionnel et à 110 mg/L en bio aura une dose de 80 mg/L en Biodivin et de 70 mg/L en Demeter. Mais, cette dose reste encore beaucoup trop importante et les vins biodynamiques ne sont pas une solution.

Le vin naturel

La fabrication de vins dits “naturels” est une sorte de quête et de recherche d’un idéal pour des vignerons qui ne se reconnaissent plus dans le vin industriel et chimique.

Les vins naturels ont pour ambition de n’utiliser aucun produit chimique pour la culture du raisin et pour la vinification. Néanmoins, ils ne sont pas encadrés par la loi, ni même bien structurés par la profession.

Le raisin est cultivé comme pour les vins biologiques et biodynamiques, c’est-à-dire sans pesticides, sans désherbants et sans engrais chimiques de synthèse.

Les vendanges sont manuelles pour mieux sélectionner les raisins et moins les abîmer, et éviter les risques de fermentation.

Lors de la vinification, l’utilisation des produits chimiques est également proscrite à la différence des vins biologiques. Tous les produits chimiques sont interdits, sauf une catégorie, nos ennemis les sulfites.

Dans le but de formaliser l’approche des vins naturels, des professionnels ont créé l’AVN (association des vins naturels). Ils ont produit une charte dans laquelle les seuls produits chimiques qu’ils s’autorisent à ajouter à leurs vins sont les sulfites :

“Aucun intrant œnologique utilisé sauf le SO2 (sulfites ajoutés), à raison d’une teneur maximale en SO2 total de : 30 mg/L pour les vins rouges et effervescents, 40 mg/L pour les vins blancs secs, 80 mg/L pour les vins blancs à sucres résiduels > à 5 g/l”.

Nous avons vu l’importance des sulfites et vous vous imaginez bien que sans leur aide, un vigneron pourrait tout simplement perdre un grand nombre de bouteilles sur une année de production. Entre le rêve de faire un vin entièrement naturel, et la nécessité de sortir une production tous les ans, la théorie d’un vin sans aucun produit ajouté peut être mise à mal.

Le vigneron va compter sur les sulfites naturels pour réussir son vin. Mais, cela exige des méthodes de travail plus précises et couteuses, des rendements plus faibles, et une grande expertise de la vinification sans sulfites ajoutés. Tous les vignerons qui font du vin naturel n’ont pas encore cette expertise, ou bien ils doivent faire face à des aléas climatiques, et vont devoir ajouter des sulfites à leur vin. Ils le feront néanmoins en cherchant à y ajouter la moindre dose possible.

Ne vous laissez pas emporter par les jolies histoires des vins naturels. Oui, c’est une approche à laquelle nous souscrivons, et oui, c’est un très grand progrès pour diminuer les doses de sulfites et tous les autres produits chimiques utilisés habituellement dans le vin. Mais, ce n’est pas la garantie d’un vin sans sulfites et les doses maximales autorisées sont encore importantes.

Récapitulons les doses de sulfites

Voici les taux de sulfites pour les différents types de vins suivant la méthode de fabrication :

Sulfites-dans-le-vin.png

Nous avons donc vu qu’en allant des vins conventionnels vers les vins bio, puis biodynamiques Demeter et Biodyvin, la dose maximale de sulfites autorisée diminue, mais elle reste trop élevée pour les intolérants aux sulfites.

Pour revenir aux sulfites, nous constatons que seuls les vins naturels changent radicalement la donne en termes de doses de sulfites, mais que la dose maximale reste encore significative pour nous. Mais alors, comment faire ?

La solution : les vins transparents

Nous allons maintenant parler des seuls vins que vous pouvez boire sans prendre de risque si vous êtes intolérant aux sulfites. Je les appelle les vins transparents. Dans la catégorie des vins naturels, il existe des vignerons qui maîtrisent la fabrication de leur vin et qui utilisent le strict minimum de sulfites. Ils sont aussi et surtout parfaitement transparents et ils affichent le taux exact de sulfites mesuré par un laboratoire indépendant sur l’étiquette de leur bouteille. Vous savez si le vin que vous voulez acheter contient 2 mg/L ou 6 mg/L de sulfites. Ces vins transparents sont la seule solution pour consommer du vin sans prendre de risques. Je vous explique comment acheter ces vins dans mon livre “Maladies Chroniques et Allergies aux Sulfites

Mais voilà, vous n’aimez peut-être pas ces vins naturels, ou vous avez aussi envie de boire des bouteilles de vins conventionnels réputés pour certaines occasions ?

La solution : le filtre à sulfites

Il y a maintenant une solution, et elle nous vient des États-Unis !  Il s’agit d’un filtre à sulfites couplé à un aérateur de vin, et voilà à quoi il ressemble quand il est posé sur un verre :

Comment cela fonctionne ? C’est très simple, vous versez le vin rouge, blanc ou rosé dans le haut du filtre (1), il passe dans le filtre à sulfites (2) puis dans l’aérateur (3). La plupart des sulfites sont éliminés en quelques minutes.

Cela marche vraiment ? Oui ! Le fabricant ne communique pas tous les détails, mais le filtre réduit la dose de sulfites en dessous des 10 mg/L, et les témoignages des utilisateurs sont très nombreux et très positifs.

Quelles sont les limites du produit ? En dehors de son prix, j’y reviendrais, il a deux inconvénients majeurs à mes yeux. Il n’est pas adapté aux vins pétillants comme le champagne car il retire aussi les bulles. Il n’est pas idéal pour boire juste un verre car il faut rincer et sécher le filtre, le stocker au réfrigérateur, et l’utiliser dans les 3 jours. Je ne vous recommande pas de filtrer toute une bouteille pour la garder plusieurs jours, car une fois la plupart des sulfites enlevés, le vin risque de tourner rapidement.

Combien cela coute exactement ? C’est la moins bonne nouvelle. Le filtre coute 70 euros avec 4 recharges, et les 10 recharges coutent 35 euros. Une fois le filtre acheté, c’est donc 3,5 euros par bouteille. Chacun son budget et ses priorités, mais pour moi c’est à réserver aux bonne bouteille s partager à plusieurs.

Quelle est la meilleure affaire ? Ce filtre est vendu seul, avec des carafes, des verres… mais toutes ces offres ne sont pas aussi intéressantes. La meilleure affaire, c’est d‘acheter le filtre seul et ses 4 recharges à 70 euros, et un lot de 10 filtres à 35 euros. Pour un total de 105 euros, vous aurez de quoi filtrer 14 bouteilles.

Si c’est le bon moment pour vous faire plaisir, vous pouvez le commander sur Amazon en cliquant ici. Il a déjà plus de 2900 avis et il est très bien noté.

Pour conclure, j’espère que cet article vous permettra de continuer à vous faire plaisir en partageant un bon verre de vin avec vos amis.

Mais attention, c’est une solution pour boire du vin, mais pas une solution pour éliminer tous les sulfites. Si vous voulez vraiment réussir à retrouver la santé, vous allez surtout devoir éliminer les autres sources de sulfites de votre alimentation, de vos boissons, de vos cosmétiques, et de vos médicaments.

Mon livre est là pour vous aider à réussir.

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